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SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

De la bonne compréhension du nutri-score !

Crée par SANTE PUBLIQUE FRANCE en 2016, le Nutri-Score s’est imposé sur de plus en plus d’étiquetages d’aliments, y compris ceux qui ne sont pas favorisés par ses notes D et E, mais qui ont trouvé un intérêt commercial à jouer la transparence.

IL y a plusieurs mois, alors qu’il semblait s’imposer sans bruit dans le paysage alimentaire, le Nutri-Score a fait l’objet d’une attaque de producteurs de fromages, qui lui reprochaient le préjudice que leur causerait la note D ou E indiquée sur les emballages de leurs produits.

Ces opposants demandent la suppression du Nutri-Score sur leurs fromages, en précisant que cette mauvaise notation est injustifiée compte tenu de l’excellente qualité de leurs produits.

On peut effectivement se demander l’intérêt de noter des aliments, tels les sucreries et certains produits laitiers, dont l’évidente teneur en calories et en graisse les classe d’office bien moins diététiques qu’un simple potage de légumes, et considérer qu’une telle évidence est connue de l’ensemble des consommateurs.

Afin de relativiser le risque soulevé, notons que le Nutri-Score n’est pas indiqué sur les fromages vendus dans les fromageries, sur les marchés ou à la coupe en supermarché.  Il est réservé aux produits vendus emballés.

Comme l’indique Serge Hercberg, professeur émérite de nutrition à l’université Sorbonne-Paris-Nord et concepteur du Nutri-Score : « La notation traduit la composition. La note E ne signifie pas qu’il ne faut pas en manger mais en manger en petite quantité. Les opposants au Nutri-score utilisent la confusion entre un label de qualité gage de pratiques de production plus vertueuses et d’attachement au territoire et la qualité nutritionnelle. Ce sont deux dimensions différentes »

Le Nutri-Score n’est-il pas plutôt utile pour identifier et étudier les produits transformés et semi-transformés ? Oui mais uniquement pour la dose de sel et sucre de ces éléments, puisqu’il ne recense pas actuellement les additifs et autres édulcorants.

Son évolution est cependant en cours : l’évaluation de la qualité nutritionnelle va prochainement prendre en compte des critères supplémentaires (taux de fibres et de protéines, bons et mauvais acides gras…); ainsi certains aliments se trouveront mieux notés (tels certaines huiles végétales), d’autres verront leur notation baisser, à l’exemple des desserts lactés sucrés.

Finalement, à quoi sert-il ? Rappelons donc son but initial, qui n’a pas varié : informer sur la valeur nutritionnelle d’un aliment et faisons appel à notre bon sens, de manière à manger seulement des quantités raisonnables pour notre santé.

Il nous semble cependant nécessaire que le Nutri-Score prenne rapidement en compte la nature des aliments ultra-transformés : pour les nutritionnistes, l’ultra transformation des aliments a une incidence sur notre santé, par ses ingrédients industriels.

Commission Sécurité Alimentaire