UFC-Que Choisir d'Aix-en-Provence

PRATIQUES COMMERCIALES, SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Pénuries et étiquetage : comment vérifier si la recette d’un produit a changé ?

De l’huile de colza qui remplace de l’huile de tournesol dans un paquet de chips ou encore du poulet dans un cordon bleu de dinde, voici quelques exemples actuels de la modification de la composition de certains produits alimentaires. En cause : le conflit en Ukraine et la grippe aviaire. Alors, comment savoir si la composition de vos produits préférés a changé ?

La pénurie d’huile de tournesol, tout le monde en a entendu parler depuis le début de la guerre en Ukraine. Ainsi, en 2022, de nombreux fabricants de l’industrie alimentaire et cosmétique ont bénéficié d’une dérogation temporaire d’étiquetage de la part de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF).

En d’autres termes, durant quelques mois, les industriels ont été autorisés à remplacer l’huile de tournesol par d’autres huiles végétales sans que les consommateurs en soient clairement avertis puisque les changements d’emballages n’ont pas pu être réalisés. Les produits dont la recette a été modifiée sont généralement identifiables grâce à la mention « DEROG », apposée à proximité de leur date de durabilité minimale ou date limite de consommation.

Bonne nouvelle, depuis le 1er janvier 2023, les dérogations liées à la guerre en Ukraine ont pris fin « afin que les consommateurs disposent, pour les produits mis sur le marché à compter de cette date, de toutes les informations sur l’étiquetage du produit. »

En revanche, de nombreuses dérogations continuent d’être acceptées au motif de la grippe aviaire. Ainsi, les opérateurs concernés ont l’obligation de demander à la DGCCRF une dérogation dans l’attente de la modification de l’étiquetage de leurs produits ou d’un retour à la normale de leurs approvisionnements. Les dérogations sont accordées pour une durée de 3 mois maximum. La répression des fraudes indique évidemment que ces autorisations sont accordées à condition qu’elles ne mettent pas en danger la sécurité des consommateurs, « notamment par l’introduction de substances ou de produits provoquant des allergies ou intolérances. » Là encore, les consommateurs doivent en être informés sur l’étiquetage du produit ou à minima par la mention « DEROG » sur l’emballage, généralement à côté de la date limite de consommation.

Par exemple, en février 2023, les marques Le Gaulois et Père Dodu ont obtenu une dérogation pour leurs cordons bleus de dinde dans lesquels le jambon de dinde est fabriqué avec une « portion minoritaire » de poulet. Les consommateurs sont informés par la mention « JAMBON DINDE/POULET » apposée à l’encre au niveau de la date.

De nombreux produits à base d’œufs sont également touchés. Concrètement, des pâtes d’Alsace de marque Carrefour censées être fabriquées avec des œufs plein air origine France se retrouvent faites avec des œufs de poules élevées au sol origine UE. Il suffit là-encore de vérifier sur l’emballage la mention de ce changement.

La liste exhaustive des produits concernés est consultable sur le site de la DGCCRF (voir lien à la fin de l’article). Vous pouvez rechercher le produit sur lequel vous vous interrogez en indiquant son code barre, son nom commercial ou sa marque ou encore utiliser les filtres par catégories. En ce moment, plus de 7000 produits bénéficient d’une dérogation.

Saphia Boudaoud

 

Consulter la liste des produits concernés par les dérogations d’étiquetage :

https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/rechercher-produit-recette-temporairement-modifiee?q=*

Consulter le communiqué de la DGCCRF concernant la grippe aviaire et l’étiquetage :

https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/dgccrf/presse/communique/2022/cp-dgccrf-derogation-etiquetage-grippe-aviaire.pdf?v=1674495947