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COMMERCE

Nouveau « bonus réparation textile » : comment ça marche ?

Après le bonus réparation pour les appareils électriques et électroniques mis en place en 2022, le gouvernement a lancé le 7 novembre dernier un dispositif similaire pour le textile et les chaussures. Objectif : inciter les Français à réparer leurs vêtements usés plutôt que de racheter du neuf.

Le « bonus réparation textile » est compris entre 6 € et 25 € selon le type de réparation (voir le barème complet ici). Tous les vêtements et chaussures sont éligibles, sauf quelques exceptions : les sous-vêtements et la lingerie, les vêtements en cuir, les vêtements en vraie fourrure, les accessoires comme les sacs ou encore les tenues de sport professionnel.

Prévu par la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec), ce bonus sera financé par un fonds doté de 154 millions d’euros entre 2023 et 2028.

Le consommateur n’a aucune démarche spécifique à faire pour bénéficier de la ristourne, elle sera automatiquement déduite de la facture. Il faudra simplement se rendre chez un réparateur labellisé (liste ici : https://www.media-kit.org/reparateurs-refashion/).

À ce jour dans le Pays d’Aix, hormis les magasins Zara qui reprennent uniquement les vêtements de leur marque, seule une boutique participe à ce dispositif : il s’agit de l’atelier de couture Mari Marinette, à Venelles.
Marina Sayes, la gérante, reste néanmoins sceptique sur le fonctionnement de ce nouveau bonus. En effet, si le client n’a aucune démarche à faire, du côté des artisans, c’est une toute autre histoire. « Pour être labellisée, j’ai dû fournir beaucoup de justificatifs comme un CV, des attestations Urssaf, des factures clients… et c’est assez normal, cela peut être une bonne façon d’éviter les abus ».

Une bonne idée ?

Mais le réparateur qui avance les frais doit ensuite faire les démarches pour se faire rembourser auprès du fonds réparation Refashion, qui gère le dispositif. « Il faut prendre des photos du vêtement avant la réparation et ensuite envoyer les factures à Refashion pour être remboursé à la fin du mois. Ce qui au final, ajoute du temps de travail sur l’article » ajoute la couturière.

Selon elle, « l’idée est bonne, mais mérite d’être améliorée et affinée pour faciliter la tâche des artisans. Le gros point positif, c’est que ce dispositif a été assez médiatisé et sensibilise les gens à la retouche. Je prône l’antigaspi depuis toujours, je trouve donc les initiatives de ce genre bienvenues. »

Reste que le barème de remboursement semble montrer ses limites. « Mon tarif habituel pour réparer un trou dans un vêtement est de 4 €. Or, le prix minimal de réparation éligible au bonus est de 12 €. Je ne vais donc pas augmenter certains de mes tarifs pour rentrer dans les clous du dispositif ! »

On peut ainsi comprendre pourquoi les réparateurs labellisés se font, pour le moment, assez rares. Au lancement début novembre, le dispositif comptait 600 réparateurs sur 11.000 présents en France…

Saphia Boudaoud